Acte II
Scène 4
d'Assas, Montcalm, Dubois, Henriet, le baron de Sumène, le marquis de Ginestoux et autres seigneurs et officiers voisins.
d'Assas
 C'est le moment, Dubois,
 Henriet, allez vite
 Inviter nos amis à tous se réunir.
 Sonnez, sonnez, sonnez car ils
 vont tous venir
 S'asseoir au gai festin où
 tous je les invite.
 M. de Labro
 Au chevalier d'Assas, nous
 venons aujourd'hui
 Avec fidélité présenter notre
 hommage
 Le cortège imposant
 d'officiers est le gage
 Des sentiments que tous nous
 professons pour lui.
 d'Assas
 Oh merci, chers amis, merci,
 votre présence
 est ici pour nous tous comme
 un présage heureux
 Voyez au firmament ce soleil
 radieux
 Il vient pour éclairer notre réjouissance
 !
 Soyez les bienvenus dans
 l'antique castel
 Ce lien qui l'étreint comme
 pour le défendre
 est de votre amitié l'image
 vive et tendre
 Recevez donc ici mon serment
 solennel :
 Saint Louis, mon patron, modèle
 de vaillance
 Gardez aux chevaliers leur
 invinscible foi
 Tous unis pour sauver la
 patrie et le Roi
 Tous unis pour aimer et sauver
 la France.
 Le baron de Sumène
 C'est bien, mon cher d'Assas,
 ces nobles sentiments
 Honorent un soldat dont
 l'amitié m'est chère
 Et sont comme l'écho de votre
 noble frère
 Dont tous savent ici les faits
 d'armes brillants
 Ces officiers nombreux venus à
 votre fête
 Comprendront bien ici la
 grandeur du devoir
 Et je suis fort heureux, dans
 votre vieux manoir
 D'être en ce jour béni, leur
 fidèle interprète.
 Bientôt ils seront tous
 ensemble réunis
 Et j'éprouve une joie empressée
 et sereine
 D'amener avec moi vos amis de
 Sumène
 Pour fêter dignement le jour
 de Saint Louis ;
 C'est Monsieur de Labro le
 vaillant capitaine,
 Le seigneur de Bouras et
 Gaspard Hostalier.
 C'est Charles de Massane, un
 noble chevalier
 Qui conduit hardiment ses
 neveux dans l'arène,
 Le seigneur de Valnière et
 Xavier de Ménard
 Henri de Villaret et Pierre de
 Flessière
 Leur brillante valeur rend mon
 âme bien fière
 de leur pays natal, ils
 forment le rempart.
 Le marquis de Ginestous
 Vous dites vrai, baron, gloire
 à ces fils de France
 C'est bien d'être venus
 nombreux au rendez-vous
 Mais nous voulons prouver que
 d'Assas est à nous
 Et qu'il est viganais par le
 droit de naissance.
 Voyez autour de vous ces
 seigneurs du Vigan
 Ces jeunes chevaliers sans
 peur et sans faiblesse
 Dignes représentant de la
 vieille noblesse
 Lacam de Lagardiolle et Dortet
 de Tessan,
 Le jeune d'Albignac, Guichard
 de La Linière,
 François de Villeméjane et
 Daudé d'Alzon,
 de Guibal du Vernet, Henri de
 Caladon,
 de Calberte, Monfort, Vivens,
 Arnal de Serre.
 Et s'il en est vraiment que je
 puisse oublier
 C'est que notre pays, terre de
 la vaillance
 Des preux dans le sillon a
 doublé la semence
 Et que le fait sacré brille à
 notre foyer.
 Le baron de Sumène
 Vraiment, mon cher marquis,
 nous sommes frères d'armes
 Tous nous voulons ici
 rivaliser d'honneur
 Et ce charmant combat, pour
 les hommes de cœur
 Est un assaut rempli de
 grandeur et de charme.
 (les seigneurs arrivent et
 prennent place au festin)
 d'Assas
 Messeigneurs prenez place à ce
 joyeux festin
 Ici l'amitié seule à le droit
 de conquête
 Saint Louis nous rentrons tous
 heureux à sa fête.
 Montcalm
 Amis, buvons, chantons, bénissons le destin.
 (le festin commence)
 Un seigneur
 On dirait que Vatel venant de
 l'autre monde
 A mis tout son talent à ces
 mets succulents
 Un autre
 Et tous ces vins dorés, tous
 ces vins excellents
 Dont l'exquise saveur nous
 charme et nous inonde !
 Le baron de Sumène
 Amis, dans ce festin il n'est
 rien de meilleur
 Que le parfait accord la douce
 harmonie.
 Dieu veuille nous donner de
 cette paix bénie
 De goûter bien longtemps la
 parfaite douceur.
 de Labro
 Chacun sait ici dans son
 propre domaine
 C'est le cœur de Louis qui lui
 vaut ce succès
 Aussi petits et grands ont un
 facile accès
 auprès du chevalier.
 Un autre seigneur
Le baron de Sumène
 peut s'estimer vraiment bien
 heureux aujourd'hui
 De fêter ce voisin plein de
 charme et de grâce
 Oui messeigneurs car rien ici
 bas ne remplace
 Les qualités de cœur que l'on
 découvre en lui.
 Montcalm
 Je suis fier, Messeigneurs,
 mes amis d'enfance
 D'entendre ainsi parler de
 notre chevalier
 Nul mieux que lui,
 Messeigneurs, ne sut jamais lier
 Les cœurs par le devoir ou la
 reconnaissance.
 d'Assas
 (tout bas à Montcalm)
 Montcalm, avez vous vu ce
 regard plein de feu
 Montcalm
 (tout bas à d'Assas)
 Oui cher d'Assas, j'ai bien vu
 que son âme
 N'est plus que pour vous.
 d'Assas
 (tout bas mais vivement à Montcalm)
 Elle sera ma femme
 Si je mourrais avant, s'il
 plait à Dieu
 Je n'ai rien ....
Montcalm
 (se lève)
 Messeigneurs, c'est mon âge
 Qui ne vaut aujourd'hui le
 privilège heureux
 D'adresser à Louis les
 premiers de nos voeux
 Je sens bien .....de ce doux
 avantage
 Chacun ici le sait, le
 chevalier d'Assas
 Ne compte parmi nous que des
 amis sincères
 Dans ce castel les fils
 ressemblent à leurs pères
 Au chemin de l'honneur tous
 conduisent leurs pas
 Oui, du baron d'Assas, tout
 ici nous rappelle
 Et la noble bravoure et
 l'exquise bonté
 C'est lui qui pour sauver
 Lormont persécuté
[i]
 Failli être puni, traité comme
 rebelle
 Et lorsqu'en Danemark il fut
 fait prisonnier
 Pour payer sa rançon au bâtard
 Gueldeleure
[ii]
 Ses deux fils empressés trouvèrent
 l'or sur l'heure.
 Tous les seigneurs
 Gloire aux deux nobles fils
 car c'est bien le premier
 Des devoirs des enfants de délivrer
 leur père.
 Montcalm
 Oui, Messieurs, en cela les
 d'Assas firent voir
 Comment de dignes fils
 comprennent leur devoir.
 d'Assas
 Merci, vous évoquez une mémoire
 chère.
 Montcalm
 A l'âge de treize ans, Louis était
 soldat
[iii]
 Du régiment d'Auvergne, il
 veut servir la France.
 Le Maréchal de Saxe admire sa
 vaillance
 Pendant le siège d'Hulst qu'il
 fit avec éclat
 Aussi, Messeigneurs d'Assas
 avait vingt ans à peine
 Quand pour récompenser son
 loyal dévouement
 Pour la gloire et l'honneur de
 son beau régiment
 Le comte Rochambeau le nomma
 capitaine
[iv]
 (tous les seigneurs applaudissent)
 Je suis heureux, Messeigneurs,
 de votre assentiment
 Vive d'Assas, Messieurs, vive
 l'ami sincère
 Buvons à ses succès ! En
 levant notre verre
 Tous nous obéissons au même
 sentiment
 Un jeune seigneur
 Que chacun ici s'apprête
 A chanter joyeusement
 Pour célébrer dignement
 Le héros de cette fête.
 Oui car dans tout le pays
 Les châteaux et les domaines
 Les montagnes et les plaines
 D'assas compte des amis.
 Chacun parle de sa grâce
 De la bonté d'un cœur.
 Il console le malheur
 Et sa main n'est jamais lasse.
 Buvons donc à sa santé
 A ses rêves de jeunesse
 Son cœur si plein de tendresse
 Par l'amour est habité.
 Oui, Louis n'est pas rebelle
 Comme un tendre tourtereau
 Il roucoule et fait le beau
 Penché vers sa tourterelle.
 Oui, buvons donc à son amour
 Louis est plein d'espérance
 Le bonheur et la vaillance
 Le retiennent tour à tour.
 Ici tout est à la joie
 Qui pourrait pour le bonheur
 Hors les sentiers de son cœur
 Trouver de meilleure voie ?
 Qui, qui pourrait sous ses pas
 Trouver d'amis plus fidèles
 Et d'un plus parfait modèle
 Que le chevalier d'Assas.
 (tous les seigneurs se lèvent
 et applaudissent)
 Un autre seigneur
 Vive le vin des Cévennes
 Lorsque je le bois
 Oui vraiment je crois
 Qu'un sang nouveau circule
 dans mes veines.
 Ce bon vin doux et clairet
 Parfume notre âme
 Et par sa douce flamme
 De la valeur nous donne le
 secret.
 Buvons donc, buvons sans cesse
 Buvons en ce jour
Pour fêter l'amour
 Avec l'objet qui fait notre
 tendresse.
 Oui, comme un roi
 Je bois et je chante
 Que fait donc l'absente
 Qui recueillit mes serments et
 ma foi.
 Je la vois sur la tourelle
 De son vieux castel
Cherchant dans le ciel
 L'étoile qui brille d'amour
 comme elle.
 Oh belle étoile, de lui
 Messagère ardente
 Qui lorsque je chante
 Sa douce image à mon regard a
 lui.
 Alors douce et souriante
 Elle descendra
 Et son cœur rendra
 Grâce au Dieu qui bénit sa
 servante.
 Mais, je rêvais, chers amis
 Pardonnez de grâce
 Je reprends ma place
 Et je viens boire aux amis réunis.
 Au nom de chaque convive
 Je dis hautement
 Notre sentiment
 Vive d'Assas, qu'il soit
 heureux, qu'il vive !
 d'Assas
 Je suis touché, Messieurs, de
 ces bons sentiments
 Et mon âme devient comme une
 forteresse
 Où je garde avec soins tous
 ceux dont la tendresse
 S'exhale en ce beau jour dans
 ces gais compliments
 Pour moi, de mon amour je ne
 puis pas encore
 Vous dévoiler ici l'intime et
 doux secret
 Permettez à d'Assas d'être
 amoureux discret ..
 Le jour n'est pas venu, je ne
 suis qu'à l'aurore
 Mais si mon cœur enfant ne
 vous fait pas d'aveux
 Il est un autre amour dont je
 bénis la chaîne
 Celui le peut parler ici, rien
 ne l'enchaîne
C'est l'amour du drapeau, l'amour de nos aïeux:
 (la chanson du drapeau)
 Là voyez vous comme elle
 flotte et vole
 au gré du vent
 La glorieuse et blanche
 banderole
 du régiment.
 A tous les preux elle montre
 la voie
 de leur devoir.
 Oh, Messeigneurs, c'est une
 grande joie
 que de la voir
 La voir flotter, cette blanche
 bannière
 dans les combats
 C'est elle qui donne l'ardeur
 guerrière
 à un soldat
 C'est elle qui, debout dans la
 mitraille
 sans peur des coups
 Voit l'ennemi vaincu dans la
 bataille
 à ses genoux.
 Je l'aime aussi d'un amour éternel
 et si je meurs
 je voudrai bien que ce soit
 auprès d'elle
 sans peur ni pleurs
 Quand un soldat meurt d'une
 mort si belle
 près du danger
 Son sang produit une troupe
 nouvelle
 pour le venger.
 Gieu des combats, Dieu bon et
 secourable
 de cet amour
 Si tu me fais le héros
 redoutable
 en ce grand jour
 Accorde moi ta grâce par
 avance
 qu'il serait beau
 De succomber en luttant pour
 la France
 près du drapeau.
 (tous les seigneurs crient
 leur enthousiasme aux derniers couplets et font une ovation à d'Assas)
 Le baron de Sumène
 Vive Dieu, cher d'Assas, à ces
 accents sublimes
 Je sens mon âme tressaillir
 Jamais aucun français ne
 pourrait défaillir
 S'il entend ces grandes
 maximes.
 Charles de Massanes
 Oui baron, c'est cela, il
 n'est aucun français
 Digne de ce grand nom,
 illustre dans le monde
 Qui, les armes en main, ne
 brise et ne confonde
 L'ennemi qui voudrait disputer
 le succès
 Et si je viens chanter la
 gloire des épées
 Chacun de vous ici parlera par
 ma voix
 Oui car nos âmes et nos armes à
 la fois
 Aux mêmes feux sacrés sont
 fortement trempées.
 (le chant de l'épée)
 Oui moi l'épée cher et saint héritage
 je te chéris
 Avec honneur, avec toi, je
 partage
 tous les défis
 A mes côtés, dans un muet
 langage
 tu me fais voir
 Comment trouver le chemin du
 courage
 et du devoir.
 Par mes aïeux, toi noblement
 portée
 dans les combats
 Relique sainte armure réputée
 tu me suivras
 Tu me suivras partant en la
 conquête
 m'appellera
 Ta blanche lame au son de la
 trompette
 scintillera
 Qui dans mes mains chercherait
 à te prendre
 O fer aimé
 Un bon français ne sait jamais
 se rendre
 s'il est armé
 Et lorsqu'enfin, lorsqu'après
 la victoire
 la paix viendra
 Pour conserver ta pieuse mémoire
 on te verra
 Avec orgueil dans nos
 brillants trophées
[v]
 reluire encore
 Puis on lira la gloire des épées
 au livre d'or
 Comme une fleur qui jamais ne
 se fane
 dans l'avenir
 On gardera les exploits des
 Massanes
 O livre aimé du souvenir
[vi]
 (Chanson du château du Galan)
 Un seigneur
 Tous nous applaudissons à ce
 noble langage
 Que reproduit l'écho de notre
 sentiment
 Mais écoutez, Messieurs, la chanson
 de Galan
[vii]
 De la fête du jour elle est
 comme l'image.
 On raconte que dans le
 voisinage
 est un castel charmant
 Où tout seigneur, tout
 officier, tout page
 vient danser gaiement
 C'est le château du Galan
 Là, des vaillants les gloires
 sont chantées
 avec beaucoup d'élan
 Et de l'amour les fortunes
 contées
 avec ravissement
 Dans le château du Galan.
 Là se font tous les rêves de
 conquête
 et très joyeusement
 De sel gaulois on fait bonne
 cueillette
 au divertissement
 Du vieux château du Galan.
 Les poursuivants d'amour
 disent les charmes
 d'un rêve séduisant
 Et les guerriers aux livres
 des "Rois d'armes"
[viii]
 lisent un trait brillant
 Aux chevaliers du Galan.
 Pour Dieu, l'honneur, la
 vaillance et les dames
 tous d'un accord charmant
 Viennent souvent dire leurs
 vives flammes
 avec empressement
 Au vieux château du Galan.
 Ce vieux manoir a de hautes
 tourelles
 que caresse le vent
 Et l'on dit que les dames
 hirondelles
 viennent nicher souvent
 Dans les créneaux du Galan.
 On dit aussi que plusieurs
 tourterelles
 reviennent bien souvent
 Pour apporter de charmantes
 nouvelles
 à l'amoureux errant
 Au vieux château du Galan.
 (A ce moment on entend une
 fanfare au loin)
 Dubois
 (revenant)
 Messeigneurs, écoutez la
 joyeuse fanfare
 Entendez, entendez ces accords
 éclatants.
 Un seigneur
 Nous sommes tous ici si gais,
 si contents.
 Montcalm
 (à part)
 De noirs pressentiments tout
 mon être s'empare.
 Un seigneur
 On voit un cavalier accourir
 par ici
 Quel message heureux peut-il
 venir encore
 Ajouter au bonheur.
 Un autre
C'est d'Assas qu'on honore
 Tous nous sommes témoins qu'il
 est aimé.
 d'Assas
 Merci,
 Merci, mes chers amis, mais
 c'est une merveille
 Oui de mon régiment j'entends
 le cri loyal.
 Ecoutez donc le chant de
 l'Auvergne Royal
 C'est ce chant bien aimé qui
 frappe mon oreille.
 (On entend chanter au loin)
 Vive le Roi, vive la France
 A la guerre courrons gaiement
 Auvergne est notre régiment
 On n'y connaît que loyal dévouement
 et vaillance.
 En avant !
 Dubois
 Voici le messager ! Faut-il le
 recevoir ?
 d'Assas
 Oui Dubois.
 Le messager
 Messeigneurs, je viens pour
 faire entendre
 Un message important. Je
 voulais bien attendre
 A demain, mais j'ai cru
 manquer à mon devoir.
 d'Assas
 Parlez et dites nous quel est
 l'ami fidèle
 Qui vous mande en ce jour en
 ce noble château
 Le messager
 Le vaillant colonel comte de
 Rochambeau.
 La guerre est déclarée,
 Auvergne vous appelle.
 de Lormont
 Ne faut-il pas , Messieurs,
 terminer ce festin,
 Oui, faisons scintiller le vin
 dans votre verre
 Ensuite nous irons crier :
 Vive la guerre !
 Et gagner nos galons aux
 hasards du destin ...
 Croyez vous donc que rien ici
 bas ne remplace
 Et l'ardeur des combats et l'élan
 des guerriers ?
 Nos grands savants aussi se
 couvrent de lauriers
 Et la philosophie a bien droit
 à sa place.
 Oui les temps sont changés : à
 la ville, à la cour
 Dans les châteaux, partout,
 une foule empressée
 Suit tous les orateurs de la
 libre pensée
 Chacun quitte la nuit et veut
 suivre le jour.
 (Quelques murmures se font
 entendre dans l'assistance)
 Vous murmurez, Messieurs,
 contre un nouveau symbole
 Mais un pouvoir nouveau vous
 conduit malgré vous
 On ne veut plus d'un Dieu
 qu'on adore à genoux
 Et les prêtres ont bien assez
 joué leur rôle.
 Place à l'esprit nouveau qui
 souffle à l'horizon
 Cet esprit généreux ne veut
 plus de frontières
 Et demande à chacun de ranger
 les bannières
 Que le nom de foi se traduise
 par raison.
 (Tous les chevaliers se lèvent
 indignés, sauf ceux qui suivent de Lormont)
 d'Assas
 (à Montcalm)
 Vois briller cher ami, cette énergique
 flamme
 Vois ces beaux yeux d'azur,
 d'ordinaire si doux
 Vois, elle va parler, mais
 pour moi ce courroux
 Va t-elle révéler le secret de
 son âme
 Lucie
 Partez avec l'ivresse et la
 foi du succès
 Etre loin des combats, vous
 rend mal à l'aise
 Jeanne d'Arc vous fit voir ce
 qu'est une française
 Allez Messieurs montrez ce
 qu'est un bon français.
 d'Assas
 Oui, Messieurs, cette voix
 nous indique la trace
 Au moment de lutter nous ne
 pouvons faillir.
 Sans trêve ni merci nous
 allons donc partir
 L'ordre nous est donné par la
 voix de la grâce.
 Lucie
 Pensiez vous qu'ici j'allais
 vous retenir
 Et que de mon amour écoutant
 la tendresse
 J'allais vous conseiller une
 telle faiblesse
Non, non preux chevalier, allez vaincre ou mourir
 Allez dans les combats comme
 l'ont fait vos frères
 Allez, ne craignez rien et
 vous serez vainqueur
 Au milieu des lauriers vous
 gagnerez mon coeur
 Allez que vos destins soient
 heureux et prospères.
 d'Assas
 Toujours vers vous, Lucie, au
 milieu des combats
 Mes pensées reviendront ; vous
 serez mon étoile
 Vous serez le zéphyr qui
 gonflera ma voile
 Votre image adorée éclairera
 mes pas.
 Je voulais vous cacher le
 secret de mes flammes
 Messieurs, mais le mystère échappé
 de son coeur
 Vous révèle à la fois mon
 devoir, mon bonheur
 Je pars aimé par Dieu, par
 l'honneur et les dames.
 Montcalm
 C'est bien brave d'Assas et je
 me réjouis
 Car je sais le secret de ton
 ardeur guerrière
 Spere frances voila ton
 vaillant cri de guerre
 Vive Louis d'Assas et vive
 Saint Louis.
 [ii]
 - Tablettes militaires de l'arrondissement du Vigan éditées à Nîmes en 1814.
[iii]
 - Tablettes militaires de l'arrondissement du Vigan éditées à Nîmes en 1814
[iv]
 - Tablettes militaires de l'arrondissement du Vigan éditées à Nîmes en 1814
[v]
 - Allusion aux trophées d'armes  de la maison de Massanes.
[vi]
 - Allusion aux notes historiques de M. Boiffils de Massanes de Sumène.
[vii]
  - Arman - Tablettes militaires de l'arrodissement du Vigan - 1814.
[viii]
 - Arman - fo 64 - Ste Palaye tome 1er pages 103 et 175